Côte Basque Madame N°28
Pays basque méconnu
2 juin 2021
Road trip troublant au Pays basque
Christine Vignau Balency
La chapelle qui ne se laisse pas voir C’est Jean Idiart, de la maison d’hôtes Joangi à Uhart-Cize, qui tient à nous montrer la chapelle méconnue de Bascassan. Suivons-le. Ce matin-là, les petites routes fendent les pâturages embrumés ; les maisons basques à colombage rouge et toit en tuiles (ça a son importance pour la …
La chapelle qui ne se laisse pas voir
C’est Jean Idiart, de la maison d’hôtes Joangi à Uhart-Cize, qui tient à nous montrer la chapelle méconnue de Bascassan. Suivons-le. Ce matin-là, les petites routes fendent les pâturages embrumés ; les maisons basques à colombage rouge et toit en tuiles (ça a son importance pour la suite) rythment le paysage ; et des brebis se bousculent sur un minuscule pont de pierre. On tourne vers le quartier Bascassan. « Cette chapelle possède un très beau plafond peint et un retable unique » s’enthousiasme Jean en traversant le cimetière orné d’intrigantes stèles discoïdales. « C’est le voisin qui a les clés, il ouvre tous les matins et ferme tous les soirs » prévient notre guide en empoignant la porte d’entrée. Oui mais voilà, ce jour-là, en pleine confusion sanitaire autour de l’ouverture limitée des lieux de culte, la chapelle est fermée. Rageant. Il faudra revenir.
Un terrifiant monde souterrain...
On reprend la route direction Lecumbery, puis, en bifurquant à gauche sur la D117, Béhorléguy et Ahusky. Ça grimpe ! Ceci dit, moi qui ne suis pas à l’aise sur les routes vertigineuses, là, c’est tout à fait supportable. Des rapaces tournoient. Les virages s’enchaînent. On arrive au col d’Apanice, ceint par les montagnes. Des abreuvoirs et quelques enclos attestent de la présence, aux beaux jours, des brebis manex et basco-béarnaises. Mais un panneau alerte sur cette « prairie aux mille dangers ». En effet, un gouffre de 525 m, record de France de verticalité, se trouve ici sous mes pieds ! Jusqu’à une époque récente, ce monde souterrain inspirait la crainte car il était perçu comme le refuge de puissances infernales et de monstres malfaisants… Pour se remettre de ces émotions, allons faire une halte gourmande à 5 km de là.
L’Auberge d’Ahusky et sa fontaine curative
Vous voyez ce genre de panorama grandiose qui vous fait ouvrir grands les bras et les yeux, respirer profondément et penser très fort « je suis le maître du monde » ? La terrasse de l’Auberge d’Ahsuky est de ceux-là. La vue est divine. La menuiserie bleu-gris et le toit en ardoise nous font comprendre que, de Basse-Navarre, on est passé en Soule. Une délicieuse cuisine régale les connaisseurs. Et en guise de promenade digestive, il suffit de grimper 15 minutes jusqu’à la source d’Ahusky. Pour ceux que ça intéresse, autrefois, on lui prêtait le pouvoir de guérir les infections urinaires…
Une forêt féerique
En redescendant, le décor change. Les prairies cèdent la place à la pinède et à la bruyère.
Des pottoks broutent paisiblement en faisant tinter leur cloche. On entre maintenant dans la forêt des Arbailles. Et à qui veut bien tendre l’oreille et aiguiser le regard, les mousses, lichens et hêtres parleront… On roule tranquillement dans cette douce atmosphère quand un poteau en bois nous interpelle. Y est gravé « Dolmen d’Ithé 1 ». Piqués par la curiosité, on fait quelques pas dans la direction indiquée, et nous voilà devant un dolmen construit il y a 5700 ans ! Soixante-dix corps d’enfants et d’adultes ont été découverts ici. Et visiblement, vu les deux bougies encore intactes, on continue de s’y recueillir. Veiller les morts ou faire des incantations, que sais-je. Plus loin, un second arrêt nous entraîne au milieu d’arbres reliés, de racines enchevêtrées, de lianes prises dans la roche. Le temps est comme suspendu, tinté de magie. On quitte la forêt, direction Mauléon.
Là-haut dans les Zétoiles
Juste à côté de Mauléon, sur les hauteurs de Chéraute, on rencontre Stéphan Goyhenetchegaray, fier héritier d’une entreprise familiale de fabrication d’espadrilles. En 2017, il a créé Zétoiles, une marque pleine de sens et de valeurs comme on les aime. Avec ses sept salariés, ses granulés de caoutchouc achetés localement, ses semelles tressées ici, ses toiles cousues main, son sourire omniprésent et son enthousiasme contagieux, il fabrique des espadrilles d’excellente qualité et tend vers des créations « les plus écoresponsables et éthiques possible ». Une très belle réussite.
Carnet d’adresses
Chapelle de Bascassan > route d’Iraty – quartier Bascassan
Auberge d’Ahusky à Aussurucq > 05 59 28 57 27
Zétoiles > Quartier Sayhestoki à Chéraute – espadrilles-zetoiles.fr
Chambres d’hôtes Azkena à Arrast-Larrebieu – chambresdhote-azkena.fr
à lire aussi :
Emmeline Elissalde prend soin des femmes
Kinésithérapeute en périnéologie, Emmeline Elissalde a créé un pôle femme-mère-enfant, à Saint-Pée-sur-Nivelle, il y a trois ans. Elle y accompagne les femmes, tout au long de leur vie, dans une ambiance cocooning.
Muriel Bouché, passionnée d’hôtellerie, dirige La Réserve
À seulement 30 ans, Muriel Bouché est directrice de La Réserve à Saint-Jean-de-Luz, établissement emblématique de la côte basque, qui peut accueillir jusqu’à cent quatre-vingt-dix personnes en haute saison dans ses quarante et une chambres et quarante-quatre appartements.
Le raid au féminin
Organisatrices de raids féminins, Christelle Dubourg et Christelle Gauzet ont la volonté de montrer aux femmes qu’elles sont capables de se dépasser à travers le sport.
À chacun sa cure thermale
À Dax et Saint-Paul-lès-Dax, la cure qui vous convient se trouve chez Thermes Adour. Semaine thermale, journée découverte ou encore afterwork thermal, il y en a pour tous les profils.
Álava, terre de vins et de culture
Alava, terre de vignobles et de caves, propose une offre oenotouristique et gastronomique de haut vol. Le cadre y est unique : une myriade de vignobles et de villages médiévaux sur fond de vallées verdoyantes et de l’emblématique chaîne de montagne Sierra de Cantabrie.
Adopté pour vous : le vrac au quotidien
J’avais beau me considérer comme une consommatrice consciente et engagée, force était de constater que ma poubelle de tri restait pleine à craquer d’emballages. Alors, par défi personnel, le vrac s’est progressivement imposé comme un réflexe.