Mode

Côte Basque Madame N°31

Photo © Sébastien Minvielle

Rencontre

Élégante flânerie avec Nathalie Beau de Loménie – Biarritz et la Mode

Par Christine Vignau Balency

Son rire résonne du Miramar à la Grande Plage, de la place Bellevue à l’avenue Carnot. Ses anecdotes fusent. Elle est intarissable. Nathalie Beau de Loménie, l’auteure de Biarritz et la mode, nous embarque pour une balade inédite de la ville en mode haute couture.

On a beau connaître (globalement) l’histoire prestigieuse de Biarritz, on ressort ébahis de ce que l’on a appris grâce à cette visite guidée. Saviez-vous que 25 grands noms de la couture œuvrèrent ici ? Allez, on partage quelques-unes de nos découvertes pour que vous puissiez briller aux dîners de fin d’année !

Une histoire de maillot de bain

Depuis 1854, chaque été, l’Empereur Napoléon III et la princesse Eugénie, suivis de la noblesse européenne, posent leurs malles Goyard à Biarritz, ville thermale, « reine des plages et plage des rois ». La mode des bains de mer prend de l’ampleur… et la naissance du maillot ne saurait tarder. D’ailleurs, que se passe-t-il devant la plage du Miramar en 1920 ? Le premier concours de maillots de bains ! On y voit concourir la jeune Agnès Souret, native d’Espelette et toute première « Miss France » de l’histoire, et Germaine Long Savigny, une jeune couturière biarrote (la grand-mère de notre guide !). L’évènement fait sensation. Trois ans plus tard, au Régina, Jeanne Lanvin dessine son tout premier maillot de bain une pièce.

Les copains Jean Patou et Charlie Chaplin

Devant la Villa Casablanca, à l’angle de la rue des Vagues et de l’avenue de l’Impératrice, Nathalie présente Jean Patou. Ce « benjamin de la haute couture » avait, excusez du peu, la réputation d’être l’homme le plus élégant d’Europe. Il prétendait que l’homme du monde ne peut-être à la hauteur de ses obligations qu’avec au moins quatre-vingts costumes ! Il est, par ailleurs, le tout premier couturier à faire venir des mannequins américains. Au n°1 de place Clémenceau, devant l’ancienne boutique-atelier de Jean Patou, Nathalie lâche cette histoire amusante : « Pour son ami Charlie Chaplin, le couturier a organisé une partie de pelote dans un petit village basque. Parmi les pelotaris, il y avait le curé qui, d’un puissant lancé de pelote, craqua sa soutane. Jean Patou lui-même lui confectionna alors un nouveau costume sacerdotal. »

Chanel, l’esprit de Gabrielle

Devant l’hôtel Miramar, Nathalie sourit : « Gabrielle Chanel aimait y déjeuner, et parfois en excellente compagnie, comme avec Charlie Chaplin ou Pablo Picasso qui tombera amoureux des espadrilles. L’hôtel est démoli en 1978 pour faire place à un bâtiment moderne. ». Notre itinéraire passe ensuite devant le Bookstore et la pizzeria Chez Coco, impasse Gardères, en lieu et place des anciens ateliers de couture de Mlle Chanel. Nathalie poursuit : « Ses magasins de chapeaux connaissaient un vif succès à Paris et Deauville, quand, en 1914, Chanel décide, non pas de l’ouverture d’une nouvelle boutique à Biarritz mais d’une véritable maison de couture. Malgré la guerre, tout le gotha se retrouve dans la station balnéaire. Jupes raccourcies, pantalons, cheveux courts… Grâce à ses idées novatrices et au travail de la soixante d’ouvrières embauchées sur place, elle prouve que la simplicité de ses toilettes conserve élégance et raffinement. A l’hôtel du Palais, elle sympathise avec le cousin du tsar Nicolas II, qui lui présente Ernest Beaux, un créateur de parfum qui l’initiera à la finesse des senteurs… si bien qu’elle créera, plus tard, le fameux N°5. » 

 

Plus d’infos sur le livre Biarritz et la mode (28 €) et le circuit « Elégante flânerie » (5 personnes min.) sur biarritz-elegance.com 

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