Côte Basque Madame N°38
© Amarenak
Styles
9 novembre 2023
En mode locale
Par Sarah-Jane Di Bona et Charlotte Médot
Zoom sur deux jeunes marques de mode locales de textile audacieuses et revendicatrices au Pays basque : Amarenak et Napperon
amarenak
Amarenak revisite le Kaiku, la veste traditionnelle basque
« J’ai réalisé comment la mode raconte des histoires, et sa capacité à transmettre des valeurs, préserver une culture. » Voilà comment débute l’aventure d’Amarenak et de son kaiku, la veste traditionnelle basque. Oihane Pardo, native de San Sebastián, porte ce vêtement, hérité de sa mère et de sa grand-mère. Elle vit de nombreuses années à l’étranger, et ce pardessus la réconforte car il est un lien avec ses origines. Mais sa veste fétiche rend l’âme et elle se rend compte que plus personne ne la confectionne. Alors en 2016, la jeune femme plaque tout et rentre à San Sebastián dans l’idée de créer sa marque et de refaire découvrir ce vêtement emblématique.
Amarenak, qui veut dire « mère » dans sa langue natale, est né. Si le kaiku demeure la pièce phare de l’enseigne, Oihane et son équipe continuent de développer et de créer des vêtements et accessoires inspirés du patrimoine textile et culturel basque, adaptés au goût du jour. « Nous nous inspirons de la façon dont les choses étaient façonnées autrefois, dans les baserris (“fermes”, en basque). Les collections sont produites dans les ateliers locaux, à moins de 200 km.
Les tissus utilisés sont naturels, tels la laine, le lin ou le coton, ou durables, tels le coton biologique ou le polyester recyclé. « Nous essayons de tirer le meilleur parti de nos ressources en appliquant des techniques de modélisme “zéro déchet”. » Aujourd’hui, ce savoir-faire se fait connaître à travers le monde grâce à des points de vente situés à San Sebastián, Bilbao, Getaria, et à la boutique en ligne amarenak.com. Plus qu’un vêtement, le kaiku est un symbole de la richesse du patrimoine basque et s’inscrit dans une optique de partage d’histoires et d’amour.
© Amarenak
Napperon la lingerie décomplexée
Depuis deux ans, Julie Debove partage sa vision unique, ludique et authentique de la lingerie. À l’origine, la jeune entrepreneuse souhaitait créer ses propres pièces car elle ne se retrouvait plus « dans ce secteur stéréotypé et excluant ». L’idée de rendre ses lettres de noblesse au napperon est ensuite venue comme une évidence. « C’est un objet qui n’est pas assez valorisé. Pourtant, il est chargé d’histoire et ses premières vies racontent tellement de choses », explique la créatrice.
Pour sublimer ces jolies reliques, elle s’est entourée d’Angélique, couturière, modéliste et cofondatrice de la marque de maroquinerie DEMA création. C’est dans l’atelier familial, situé à Saint-Martin-d’Arrossa, que les pièces sont transformées en de surprenants sous-vêtements.
Pour les adopter, il suffit de choisir un modèle — deux types de culottes et de soutiens-gorge sont proposés —, de renseigner sa taille et de sélectionner son napperon préféré. Fidèle à sa volonté de casser les codes tout en donnant envie de se faire plaisir sans complexer, la marque propose une gamme pour tous les corps et tous les genres. Car c’est à votre lingerie de s’adapter. Pas l’inverse.
Showroom : 7, allée Louis-de-Foix, à Anglet
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