Côte Basque Madame n°33
@Handi surf
Handisport
21 juillet 2022
L’océan, plus fort que le handicap sur la côte basque
Par Charlotte Dalmont
Pour que les activités nautiques soient accessibles à tous, le Pays basque bouge ! Reportage dans le monde de la glisse pour les personnes en situation de handicap.
L’été approche et l’envie de profiter de l’océan vient avec. Pour les personnes en situation de handicap, se mettre à l’eau peut devenir un véritable parcours du combattant. C’est pourquoi des plages dites « accessibles » ont vu le jour sur le littoral basque. Au sud, celles de Zierbena et de Lekeitio le sont. Au nord, huit sont labellisées « handiplage » (la digue du port à Saint-Jean-de-Luz, Uhabia à Bidart, la Milady à Biarritz, la plage de Socoa, la Petite Chambre d’Amour à Anglet, le lac de Saint-Pée-sur-Nivelle et les deux plages d’Hendaye) par l’association éponyme créée en 1997. Cette association a pour but de conseiller, d’aider au développement et de labelliser l’accessibilité des plages des communes de France et des DOM-TOM, pour tous les publics à mobilité réduite.
Il existe quatre niveaux de labellisation en fonction des équipements, aménagements et prestations de la plage et de ses alentours. On peut apercevoir sur certaines plages des tiralos, ces fauteuils de plage qui roulent sur le sol et flottent dans l’eau. Places de stationnement aux normes, caillebotis ou encore présence d’handiplagistes font aussi partie des équipements mis à disposition des personnes en situation de handicap.
Handi Surf : quand le handicap se dissout dans l’eau
À Hendaye, des événements de sensibilisation sont régulièrement organisés par l’association nationale Handi Surf, créée en 2008 par François Gouffrant (président) et Jean-Marc Saint-Geours (directeur). « Au total, nous organisons 40 événements par an en France pour partager les joies du surf et initier le public à cette pratique handisurf, souligne Jean-Marc-Saint-Geours. Puis, si une personne veut continuer l’expérience, nous lui indiquons les clubs ou structures labellisés qui sont formés pour l’accueillir ».
Car en plus de sensibiliser, l’association Handi Surf propose une formation. Plus de 300 éducateurs l’ont déjà suivie. Un label Handi Surf a aussi vu le jour. Ainsi aujourd’hui, 160 clubs et écoles sont membres de l’association. Au Pays basque, Jean-Marc Saint-Geours en dénombre neuf, dont Bidarteko Surf Club à Bidart, l’Anglet Surf Club en cours de labellisation ou encore Lehena à Hendaye, « la meilleure de France ».
« Le parasurf peut aider une personne qui a du mal à accepter son handicap »
Maxime Cabanne, double champion de France et vice-champion d’Europe peut en témoigner. En fauteuil roulant à la suite d’un accident de la route, il a découvert le parasurf grâce à son centre de rééducation Marienia, à Cambo-les-Bains. « Ma première expérience a eu lieu à l’école de surf Lehena, grâce à Handi Surf. J’ai beaucoup surfé avec eux pour des événements et des démonstrations », raconte-t-il. Sportif dans l’âme (il fait de la pelote basque, du rugby, du ski, etc.), il a de suite accroché avec le parasurf : « Je pense que l’eau de mer est vraiment bénéfique pour le corps. Quand on surfe, il faut se concentrer sur les vagues et on ne pense à rien d’autre. On oublie un peu ses soucis. Mon handicap ne me pèse pas mais je pense que le parasurf peut aider une personne qui a du mal à accepter son handicap ».
Le surf s’adresse aux personnes ayant un handicap moteur. Mais pas que. Jean-Marc Saint-Geours confirme : « Le surf convient à tous les handicaps : moteur, mental, psychique, sensoriel ». C’est le cas par exemple de Thomas Da Silva. Devenu non-voyant à la suite d’un AVC à l’âge de dix ans, ce passionné de moto-cross s’est tourné vers le surf, en binôme. Et il est devenu champion de France et 6e mondial ! « Avec le surf, j’ai retrouvé un peu les mêmes sensations de glisse qu’en moto-cross. Une fois que l’on surfe sur la vague, on ressent la vitesse. Quand on effleure la vague de la main, c’est une sensation incroyable. Et puis il y a tout ce que l’on entend, le bruit de la vague qui se ferme, ce sont plein de sensations mélangées », confie-t-il. Son prochain objectif : les Jeux olympiques de 2028.
Outre le surf, il existe aussi la plongée sous-marine pour les personnes en situation de handicap. Cette activité est proposée par la Base fédérale Hendaye (BFH) qui, à travers cette pratique, offre la possibilité de développer une forme d’autonomie, de partage et d’intégration par le sport.
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