Production des matières premières, fabrication du vêtement, circuits de distribution, lavages et fin de vie… La mode est la deuxième industrie la plus polluante dans le monde après le pétrole. Au Pays basque, certains créateurs de mode ont décidé de limiter cet impact, privilégiant une économie circulaire, valorisant les savoir-faire locaux et une production européenne ou française à taille humaine.

« Avec Graine, je transforme ma vie en contenu ! »

Chloé Chabaud

À seulement vingt-six ans, Chloé lance sa marque de prêt-à-porter féminin, Graine, en collaboration avec son père Christophe Chabaud. Ce projet prend racine dans son potager où cette modéliste se ressource et s’inspire les week-ends avant de repartir dans l’effervescence citadine. Inspirée par la nature, cette mode éthique, gaie et colorée se porte en ville comme à la campagne.

Un duo père-fille

Depuis son enfance, un crayon à la main, Chloé dessine, crée des costumes et des décors pour donner vie à ses histoires. Naturellement, ses études la conduisent à la scénographie, et c’est dans le théâtre vivant qu’elle concrétise cette passion créative. Toujours fourrée dans les showrooms de son papa, ancien directeur marketing et aujourd’hui agent commercial sur la côte basque, elle souhaitait depuis longtemps créer une marque de vêtements en duo. C’est chose faite !

Une histoire de potager

Ses premiers croquis, elle les réalise dans son petit lopin de terre sauvage à quelques kilomètres de Bordeaux. Chaussant ses bottes de jardinière, elle abandonne sa panoplie de la parfaite citadine pour cultiver fleurs, fruits et légumes. Les odeurs, les couleurs, les mouvements sont autant de sources d’inspiration pour cette artiste qui « transforme sa vie en contenu ! ».

Première récolte

Père et fille imaginent des pièces confortables, aux coupes simples et soignées, des intemporels que l’on pioche facilement dans son dressing. Accessoirisés ou pas, ces vêtements se portent tout au long de la journée, à l’image de la veste de travail au tissu très résistant, qui s’affiche à la ville comme au jardin. « Graine représente ma façon de vivre. L’idée est de pouvoir passer de la campagne à la ville, sans avoir à se changer ».
Pour sa première collection « Jeune pousse », Chloé a choisi une gamme chromatique de quatre couleurs : le rouge du coquelicot, le jaune du tournesol, le blanc de la marguerite et le noir de l’arrosoir.

La slowfashion en toile de fond

C’est dans un petit atelier familial à côté de Porto que le duo fait fabriquer ses modèles. Les sweat-shirts et tee-shirts en coton organique sont certifiés par le label GOTS (Global Organic Textile Standard) et les emballages sont réalisés en Espagne avec des fibres de coton bio issues du recyclage textile. Sur chaque vêtement, l’apprentie jardinière a glissé quelques semences sur une étiquette à planter. À vous de jouer… Un peu de terre, de l’eau et beaucoup d’amour, et d’ici quelque temps, vous récolterez vos premières tomates. Pour les carottes, il faudra attendre la collection automne-hiver !
www.graineclothing.com

Une lingerie made in Pays basque

Issue du milieu de la lingerie, Lucie lance Titi Frenchy, un concept exclusif de soutien-gorge avec bretelles et dos amovibles à accorder à chacune de vos tenues. On ne cache plus sa lingerie même sur un dos nu, elle devient un véritable accessoire de mode avec lequel on s’amuse.
En dentelle de Calais, satin, Lurex ou avec un nœud, chaque dos est interchangeable et s’accorde à votre style. Cette jeune modéliste dessine et réalise chaque modèle à la main dans son atelier bayonnais avec des matières premières achetées auprès de fournisseurs français et européens. Soucieuse de proposer à sa jeune clientèle des prix très abordables et de limiter le gaspillage « textile », elle privilégie l’achat de fin de stocks. Cette collection très girly et glamour habille toutes les femmes, la plupart des modèles étant déclinés du bonnet A au D.
www.titi-frenchy.com

Des espadrilles cousues main !

Depuis 2016, Jox&an a remis l’espadrille, historiquement portée par les paysans basques, au cœur de la sphère mode. Elle a gagné en style, chic et en féminité, mais le savoir-faire d’antan reste le même. Les espadrilles « traditionnelles » en toile sont faites à la main dans un atelier labellisé « Entreprise du Patrimoine Vivant » à Mauléon.
Quant aux modèles plus hauts de gamme en cuir de veau, ils sont réalisés artisanalement en Espagne. Les tissus et cuirs sont sélectionnés de manière responsable en Italie et en Espagne.
Cette saison, nous avons craqué sur les espadrilles Leyla… À la fois très tendance et confortables, déclinées en cuir brillant noir ou vert et rehaussées d’une semelle « plateau », elles sont faciles à enfiler avec un maillot ou une petite robe pour le soir.
JOX&AN – 1 rue de la Poste à Biarritz- www.joxandan.com

L’étiquette des bonnes pratiques !

Pour son édition de printemps, l’événement « mode » Quartier Moderne renouvelle sa collaboration avec l’association Water Family du Flocon à La Vague. ​L’idée : faire réfléchir chaque créateur, au travers d’un questionnaire rempli lors de son inscription, sur l’impact global de son activité sur l’environnement et pouvoir informer le visiteur, au moyen d’une étiquette affichée sur le stand du créateur, sur les « bonnes pratiques » mises en place par chaque professionnel. Il ne s’agit pas de pointer du doigt ce qui ne va pas, mais de valoriser les actions mises en place pour réduire le coût environnemental et social et favoriser l’économie circulaire.
Quartier Moderne – Du 17 au 19 mai 2019
Espace de l’Océan Anglet
www.quartiermoderne.com

Texte : Anne Paillot