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Côte Basque Madame N°38

© Arctic mission Loury

Interview

Loury Lag, papa et explorateur « tout-terrain »

Alicia Muñoz

Le Biarrot Loury Lag est un papa-aventurier au parcours hors norme. Celui que l’on appelle « La relève de Mike Horn » sillonne la planète en repoussant ses limites depuis une dizaine d’années. Rencontre.

D’où vous vient ce mental d’acier ?

De mon enfance et adolescence. Je pense avoir vécu des moments difficiles et avoir été privé de beaucoup de choses. Alors pour moi, la zone de danger est plus loin que la norme. J’ai arrêté l’école à 14 ans et j’ai eu un parcours assez chaotique, même si, par la suite, j’ai géré une entreprise dans la construction, ce qui m’a permis de prendre une sorte de revanche.

Mais j’ai aussi fait des bêtises. Le déclencheur de mon goût pour l’aventure a été mon incarcération, la privation de liberté. J’ai également été interdit de quitter le territoire durant cinq ans et c’est cela qui m’a donné envie de voyager.

Et comment prend-on la décision de devenir explorateur ?

Un peu sans le savoir ! Il y a une dizaine d’années, je suis parti aux États-Unis avec 25 kilogrammes sur le dos alors que je n’avais aucune notion de ce qu’était que le voyage en mode « baroudeur ». Là-bas, j’ai vécu mes pires galères. J’ai traversé une bonne partie des États-Unis pieds nus, je me suis perdu dans les Everglades et j’ai même cru mourir dans le Grand Canyon où je me suis fait piquer par un scorpion. C’était en quelque sorte mon voyage initiatique. Par la suite, j’ai commencé à me fixer progressivement des défis. Cela m’a permis de me faire connaître mais aussi et surtout, de mieux me connaître.

Quel est votre pire souvenir ?

Dans chacune de mes aventures il y a eu des risques de mort. Je fais du polaire depuis cinq ans et disons que c’est un milieu particulièrement millimétré. Une erreur technique, une glissade ou une chute et c’est la fin pour vous. Dans des températures négatives extrêmes, il faut éviter de transpirer un maximum et être très précautionneux pour ne pas risquer l’hypothermie. Récemment, j’ai aussi eu très peur lors d’une attaque d’ours polaire. Autrement, je dirais que l’homme étant le pire ennemi de l’homme, c’est surtout dans les zones à risque traversées que je passe les plus mauvais moments. Je me suis déjà fait tirer dessus, par exemple.

Et votre plus beau souvenir ?

J’en ai tellement… Impossible d’en choisir un ! Les aurores boréales depuis un glacier ou une banquise. Les lumières particulières dans un champ de dunes avec personne à l’horizon. Le silence ressenti au beau milieu de l’océan. Ce sont des images et des sensations qui vous marquent à vie.

On dit que vous êtes « la relève de Mike Horn »…

Oui, parce que tous les deux nous évoluons dans tous les biotopes, que ce soit la montagne, la jungle tropicale, le désert, le polaire… Lui comme Bear Grylls le Britannique sont des aventuriers que j’admire et qui m’ont beaucoup inspiré.

Vous êtes aussi papa de deux filles. Comment gère-t-on sa vie de famille avec un tel métier ?

C’est difficile, pendant cinq ans j’ai pas mal enchaîné. J’ai dû énormément travailler pour percer dans ce milieu. Il est évident que la séparation n’a pas toujours été bien vécue. En tant que papa, le fait qu’elles refusent de vous parler au téléphone alors que vous vivez une situation extrême, c’est très difficile à vivre.

Mais il faut savoir pourquoi on part. Je dis toujours que je me vois comme la locomotive de ma famille. Pour gérer sa vie de famille, son couple et son entreprise de front, il faut un bon combustible. On ne tient sur la durée qu’en étant heureux et être heureux, c’est être accompli. Pour toutes ces raisons, j’ai besoin de vivre ces aventures. Mais je compte aussi faire une pause pendant un an, et prendre du temps pour moi, pour nous.

Comment occupe-t-on son temps au Pays basque ?

Il y a tellement à faire ! Entre le surf, le parapente, le trail… Nous avons un terrain de jeu extraordinaire qu’il est d’autant plus essentiel de préserver.

Je partage mon temps entre l’eau, la montagne et la salle de sport. Et pour mes filles, je trouve que c’est une région avec un environnement incroyable. Pour moi, l’apprentissage de la vie passe entre autres par la nature.

À lire, à voir : Résilience
Résilience, abandonner n’est pas une option, Loury Lag et Martin Petit, éditions E/P/A, collection Epaventure, 28 €
Sortie de son livre le 6 septembre 2023 sera suivie d’une série documentaire sur les écrans en novembre 2023.

© Arctic Mission Loury, © DR

  • CBM ABONNEMENT 300X60 MAG 40-2
  • BANNIERE LATERALE 10 ANS

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