Existe-t-il une école pour exercer ce métier ?
L’ISIPCA à Versailles, la plus ancienne. L’École Supérieure du Parfum à Paris et à Grasse, et l’Institut de Parfumerie de Grasse. Ainsi que les universités de Nice, Montpellier et Le Havre.
Quelles sont les qualités pour faire ce métier ?
Il faut une sensibilité aux odeurs, une curiosité, une ouverture d’esprit à toutes formes d’expression artistique et une sensibilité à la nature. Et être aussi passionné.
Quelles sont les étapes de création d’une nouvelle fragrance ?
Le client nous expose son projet avec un brief. En fonction des éléments dont on dispose, on réfléchit à ce que l’on veut proposer pour être en adéquation avec les envies de la marque. Cette phase de création pure est ce qui me plaît le plus. On soumet ensuite un certain nombre de notes. Le processus peut prendre deux mois comme deux ans.
Quelles sont vos inspirations ?
La nature, parce que j’y suis de plus en plus sensible. L’art en général. Les petites choses du quotidien aussi. Mais finalement, l’important c’est d’être bien dans sa tête. Un bon moral suscite la création.
Avez-vous une méthode de travail spécifique ?
J’ai besoin de raconter une histoire et j’invente une odeur qui va avec. Finalement, j’ai une idée précise de l’odeur que je veux obtenir avant même de commencer la formule. Pour obtenir une signature claire, il faut une idée précise.
Quel est votre premier souvenir de parfum ?
C’était lorsque ma mère, enfant, me donnait le baiser du soir alors qu’elle s’était apprêtée pour une sortie et qu’elle portait Jicky de Guerlain.
Portez-vous un parfum ?
Je porte mes essais car la perception de l’odeur sur la peau est différente de celle des mouillettes. Et puis, Eau d’Hadrien d’Annick Goutal. J’avais dix ans et c’est le premier parfum que l’on m’a offert. Ce parfum a été créé chez Robertet où je travaille aujourd’hui. La boucle est bouclée.
Y a-t-il un parfum que vous auriez aimé créer ?
Eau d’Hadrien d’Annick Goutal justement. J’aime sa référence littéraire avec les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar.
Une odeur que vous ne supportez pas ?
Le poireau, même si j’en mange.
Quelle est votre note favorite ?
L’odeur du lilas. J’ai ce souvenir d’enfance lorsque je grimpais aux arbres pour en cueillir et en offrir à mon institutrice. C’est un parfum intense mais fragile et éphémère.
Avez-vous une signature olfactive ?
J’ai besoin d’une idée de nature dans mes créations, c’est ma signature. Et je cherche à imprimer cela dans mes parfums. J’ai une passion pour les produits naturels que j’utilise depuis toujours en grande proportion dans mes créations. C’est une sorte d’hommage à la nature qui m’inspire sans cesse.