Le Dossier Art

Côte Basque Madame N°39

© Jey Olivier

Interview Clara Morgane

Clara Morgane : une tête bien faite

Par Christine Vignau Balency

L’emploi du temps de Clara Morgane est minuté. En pleine promotion de son nouveau cabaret au 7e qu’elle présente à Biarritz le 16 février 2024, entre l’enregistrement de Vendredi, tout est permis et un shooting pour Paris Match, elle nous a gentiment accordé quinze minutes. Top chrono !

Maman, mannequin, animatrice, comédienne, cheffe d’entreprise, chanteuse, meneuse de revue, productrice… Vous êtes une artiste entrepreneuse particulièrement active. D’où vient cette énergie à multiplier les projets ?

Ma fille est TDAH*, mon mari aussi… Je n’ai pas été diagnostiquée mais je crois qu’on est clairement hyperactifs dans la famille ! L’hyperactivité pose des problèmes durant l’enfance parce qu’on n’arrive pas à s’intégrer facilement, on n’arrive pas à rester assis dans une classe… Mais cette différence nous permet de développer notre capacité d’hyperconcentration, ce qui peut nous rendre plus compétents que la plupart des gens. Autre chose : l’hyperactivité nécessite énormément d’organisation. Moi, j’écris absolument tout ce que je fais dans mon agenda. 

En fait, je crois que multiplier les projets me permet d’être heureuse et de rendre les gens heureux. Les échecs et les portes fermées ne m’ont pas arrêtée. J’étais déterminée à réaliser mes rêves. Aujourd’hui, j’arrive à gérer une vingtaine d’artistes incroyables autour de moi. Nous formons une famille bienveillante dans laquelle chacun a sa place et son mot à dire. 

À 42 ans, je peux le dire, je suis arrivée à cet équilibre-là, j’ai enfin confiance en moi, je réussis à remplir de grandes salles et je partage avec mon public de vrais moments de bonheur.

Votre spectacle est une ode à la femme…

Pour cette septième année de scène, j’avais envie de délivrer un message féministe, de rendre hommage aux femmes, à celles, illustres qui se sont battues pour nos libertés. J’ai choisi trois grandes époques que sont la monarchie, les années folles, et la période actuelle, pour montrer l’évolution. Alors bien sûr, mon spectacle se veut léger ! Cette trame historique donne lieu à des tableaux très visuels, aériens, grandioses, lumineux.

Je vous propose un petit jeu. On va faire le tour des sujets de ce numéro et vous me donnez votre avis, OK ? Notre premier dossier parle des artistes tatoueurs. Qu’en pensez-vous ?

Toute forme d’art me touche. Je suis tatouée, mais beaucoup moins que mon mari qui, lui, a son dos recouvert. On a fait un tatouage ensemble, en hommage à Serge Gainsbourg. J’ai inscrit sur mon avant-bras « j’en ai bavé, pas vous », et lui « avant d’avoir eu vent de vous ». J’ai un triangle qui représente la Trinité, la féminité, et le fait qu’on soit trois dans la famille, avec mon mari et ma fille. Et j’ai une alliance d’égalité à l’annulaire parce que je suis ouverte à tous les genres, toutes les sexualités, toutes les identités.

Au sommaire également : les Pyrénées. Est-ce que vous aimez aller à la montagne l’hiver ?

J’adore ! J’y vais une fois par an. Bon, en toute honnêteté, j’ai pris conscience récemment du danger que représentent les sports d’hiver… Mais s’il est question d’aller prendre l’air tout en haut des montagnes, dans la nature, alors là, oui.

Le match des chefs est un incontournable chez nous. Quel est votre rapport avec la gastronomie ?

Je suis vegan. Je ne mange ni viande ni poisson. Je suis très proche de la naturopathie, du « manger vivant » et du « manger cru » parce que c’est là que l’on trouve le plus de vitamines et d’oligo-éléments. J’évite évidemment la nourriture transformée, source de maladies. 

En fait, j’ai commencé à beaucoup m’informer en devenant maman. On ne nous apprend pas à bien manger, alors que c’est primordial pour l’éducation de nos enfants. Et pour l’humanité ! Soyons clairs, il y a quatre couples sur dix qui n’arrivent pas à procréer parce qu’on vit trop mal. Je pense qu’il ne faut pas considérer son corps comme une poubelle.

On a un sujet sur le vrac. Quel geste « vert » avez-vous au quotidien ?

J’essaye de tous les faire ! Éteindre la lumière, avoir des panneaux solaires, économiser l’eau, etc. Je pense que si un geste — si petit soit-il — est mondial, alors on peut changer le monde. Quand je vois quelqu’un jeter un papier par terre, laisser le robinet ouvert ou rouler en voiture polluante, ça me rend dingue. C’est incroyable qu’encore aujourd’hui, on trouve ce sujet léger. On est en retard par rapport à l’urgence planétaire.

Le magazine se termine avec un horoscope. Que peut-on vous souhaiter pour 2024 ?

Que les gens autour de moi continuent à être heureux. Que mes projets artistiques véhiculent encore et toujours un message de bienveillance, de tolérance et d’amour.

*Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité

Réservation :

Son prochain spectacle Cabaret “Au 7ème” le vendredi 16 février 2024

à la Gare du Midi de Biarritz

© Jey Olivier

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