Jeunesse

Côte Basque Madame N°30

spécial ado

Le casse-tête de l’orientation post-bac

Par Anne Paillot

Confrontés à un système éducatif très spécialisé, les jeunes en pleine construction doivent déterminer leur avenir professionnel de plus en plus tôt. Qu’ai-je envie de faire plus tard ? Comment faire le tri parmi toutes les formations ? Aurais-je le droit de changer d’avis ?. Autant de questions qui plongent ados comme parents dans une anxiété profonde. Ne trouvant pas toujours de réponses dans le service public, ils se tournent vers les conseillers d’orientations privés.

Les Centres d'information et d'orientation débordés

Le centre d’information et d’orientation (CIO), service public de l’Éducation nationale, est l’interlocuteur naturel des futurs étudiants et parents en quête d’informations sur les possibilités post-bac. Les psychologues de l’Education nationale, titulaire du diplôme d’état de conseiller d’orientation psychologue (DECOP), les reçoivent gratuitement pour les informer ou s’entretenir sur leur orientation scolaire et professionnelle. Seul bémol, un conseiller doit s’occuper en moyenne de 1500 élèves par an, donc faute de temps, les familles lui reprochent souvent de fournir des informations générales sur les filières et les métiers, sans réaliser de véritables entretiens personnalisés auxquels aspirent les élèves. 

Les conseillers d’orientations privés ont la côte

Face à ce manque d’effectifs criants, l’offre de conseillers d’orientation privés explosent sur la toile. Leur profession n’étant pas réglementée, les méthodes et compétences des coachs en scolarité varient donc considérablement. Le parents privilégient souvent le bouche à oreilles pour faire le tri. L’objectif affiché : « ouvrir le champ des possibles », en construisant avec le jeune un parcours d’étude adapté, en tenant compte de nombreux critères. Le niveau scolaire bien sur mais aussi les aptitudes personnels, les envies, la capacité de travail sans oublier les moyens financiers de la famille. Pour Yves Destribats, conseiller dans le réseau Tonavenir depuis 2012, «  l’orientation est le but ultime de l’éducation, la question à se poser est comment prendre une main cette éducation et la valoriser ? ». Pour relever ce défi, il est intéressant de faire un bilan pour éclairer l’élève sur ses envies, ce qu’il aime mais aussi ses aptitudes .« Pour se sentir totalement engagé dans ce qu’on fait et trouver le bonheur, il faut savoir qui on est car dans le monde de l’entreprise c’est avec ses tripes et sa personnalité que l’on fera la différence ! ».  Cette exploration intérieure est la clé d’une orientation réussie. De plus, le système d’orientation reste à l’intérieur d’une logique très scolaire qui s’intéresse aux filières plus qu’aux métiers auxquels elles sont susceptibles de mener, Yves regrette une absence de méthode mêlant recherche de métiers et identification des cursus correspondants.

Un accompagnement sur-mesure

Si l’élève a une vision précise du métier vers lequel il souhaite se diriger, le conseiller offrira une prestation purement technique. Une aide non négligeable lui permettant de faire le point parmi la pléthore d’offres de formations, en tenant compte bien évidement de son dossier scolaire mais aussi de sa capacités de travail. 

La plupart du temps le lycéen n’a pas de vision claire de son avenir et une prise en charge globale est alors nécessaire. Cet accompagnement se déroule sur plusieurs entretiens, compter en général une dizaine d’heures de suivi, de l’entretien familial, essentiel pour poser dans un cadre apaisé le sujet de l’orientation souvent explosif à la maison, aux entretiens individuels accompagnés d’une série de tests de motivation et de personnalité. À l’issu de ce travail, le bilan met sur la table un portrait de l’enfant, ses atouts et les potentiels non exprimés que le conseiller est là pour révéler. Le professionnel propose alors plusieurs pistes de métiers qu’ils parcourent ensemble pour n’en retenir que trois ou quatre, traduites in fine en terme de scolarité. 

Secteur privé ou public, cette réflexion profonde doit se mener idéalement dès le début de la classe de seconde, une façon pour le jeune de donner du sens à sa scolarité, de murir sa réflexion et ainsi se projeter dans l’avenir avec sérénité.

à lire aussi :

Nahia et Gorka 2 jeunes formidables

Txiki mais costauds

Avec ce numéro de printemps, commence une série de portraits qui me tiennent à cœur. Ceux de jeunes filles et garçons du Pays basque, de moins de 20 ans, passionnés par un sport ou un art, investis dans une association ou engagés pour une cause…

Lire la suite »
Philippe Shangti

Interview Philippe Shangti

À 41 ans, Philippe Shangti est un photographe français culte. Ses clichés ne sont ni des collages ni des photomontages. Éblouissants de sens et de détails, sublimant les femmes pour dénoncer la bêtise, la cruauté et les erreurs humaines, ils s’arrachent dans le monde entier. Rencontre avec un artiste fascinant.

Lire la suite »
Dans le dressing de Sarah-Jane Di Bona

Dans le dressing de Sarah-Jane Di Bona

C’est à Saint-Jean-de-Luz, au calme d’une rue piétonne, que notre consœur nous ouvre les portes de sa penderie. L’occasion de découvrir son style, ses influences ainsi que les pièces qu’elle a dénichées tout au long de son inspirant parcours entre New York, Paris et le Pays basque.

Lire la suite »
Marseille

De Biarritz à Marseille

Besoin d’évasion sans renouveler votre passeport ? Durant la belle saison, l’aéroport de Biarritz propose une ligne directe vers la cité phocéenne. Sous l’œil protecteur de sa Bonne Mère, laissez-vous embarquer par son ambiance euphorisante !

Lire la suite »

SUIVEZ-NOUS SUR INSTAGRAM @magazinecotebasquemadame