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Côte Basque Madame N°27

Interview

L’interview de Valerie Lemercier pour son film Aline

Propos recueillis par Christine Vignau-Balency

À la rencontre de Valérie Lemercier au Grand-Hôtel de Saint-Jean-de-Luz. Elle entame une tournée de promotion pour Aline, son film-événement, librement inspiré de la vie de Céline Dion, dont elle est scénariste, réalisatrice et actrice principale.

Ce jour-là, quand on la rencontre au Grand Hôtel de Saint-Jean-de-Luz, Valérie Lemercier prend un thé, les yeux rivés sur la baie. Elle a très envie d’aller se baigner. Dans sa ville natale, Le Havre, elle nage dans une eau à 14°C. « J’ai peur des vagues, alors là, c’est parfait » soupire-t-elle. Mais elle n’a pour l’instant pas le temps. Elle entame une tournée de promotion pour Aline, son film-événement, librement inspiré de la vie de Céline Dion, dont elle est scénariste, réalisatrice et actrice principale. 

Nous avons vu votre film ce matin, et une chose nous a frappés :

Aline de Valérie Lemercier ce n’est pas un biopic, c’est un film d’Amour, avec un grand A !

 Aline a un amour infini pour ses parents. Un amour aveugle pour sa fratrie. Un amour passionnel pour son mari. Un amour profond pour son public. Un amour absolu pour ses enfants… 

Valérie Lemercier : Oui, c’est vrai, et c’est surtout un destin ! La quatorzième grossesse de sa mère était inattendue… pour cette enfant non désirée, c’est carrément un conte de fées !

Le film est ponctué de gags hilarants, comme celui où le mot « Vatican » est répété de nombreuses fois, ou celui où elle se perd dans sa maison de Las Vegas.

Quelle scène a été la plus drôle à tourner ?

Valérie Lemercier :  Celle qui me fait le plus rire ne fait rire que moi… et ma famille ! C’est celle où Aline, en vol pour la France, regarde par le hublot et dit « ah oui, elle est belle l’avion ». Dans ma région natale, on dit « une » avion et je me suis rendu compte qu’au Québec aussi. Lors d’une projection, quand j’ai entendu des rires à ce moment précis du film, j’ai su que mes sœurs étaient dans la salle.

Dans ce film, il y a aussi des moments difficiles comme le combat pour devenir mère, la pression pour remplir les salles, l’enterrement de son mari sous les caméras…

Quelle est la scène la plus émouvante pour vous ?

Valérie Lemercier :  Quand Aline vient d’avoir ses jumeaux, qu’elle monte en voiture pour assurer son concert du soir et que sa sœur lui amène son sac avec du coton et son tire-lait en lui disant « T’inquiète toi pas, ça va aller », ça me fait pleurer…

Parce que vous pensez qu’à ce moment-là, elle aurait préféré vivre pleinement son rôle de maman ?

Valérie Lemercier :  Non, je pense qu’elle est vraiment les deux, mère et star. D’ailleurs, à 12-13 ans, elle le dit clairement et sans honte : « Je veux devenir une star internationale ».

Vous avez pu rencontrer Céline Dion pour en parler avec elle ?

Non, je ne l’ai jamais rencontrée, je l’ai simplement vue en concert à Bercy en 2016. Quelle bête de scène ! Pendant des mois, j’ai tout lu, tout vu, tout écouté d’elle. Elle s’est tellement confiée aux médias, c’est un livre ouvert… 

Mais, pour votre scénario, vous avez quand même inventé des passages…

Valérie Lemercier :  Oui, mais on est resté très pudique, on n’avait surtout pas envie de la trahir. Par exemple, on m’a soufflé l’idée de tourner une scène où Aline rentrerait en hélicoptère de Las Vegas à son domicile situé quelques kilomètres plus loin. Or, je suis convaincue que dans la vraie vie, Céline Dion n’aurait jamais fait ça. Elle n’aurait pas osé faire du bruit et réveiller le voisinage. Donc je n’ai pas retenu l’idée. En revanche, je me suis accordé des libertés à d’autres moments. Dans la vraie vie, Thérèse Dion a écrit une longue lettre à René Angelil au début de sa relation avec sa fille. Moi, je trouvais plus cinématographique qu’elle lui dise fermement ses quatre vérités en le regardant droit dans les yeux… Autre exemple : je me suis demandé d’où venait sa passion folle pour les chaussures, alors j’ai inventé le moment où elle débarque dans la maison de disque, très gênée, car ayant oublié ses chaussures, elle avait enfilé les savates pourries de sa mère. La scène de la demande en mariage dans un cornet de glace est aussi inventée, mais ça lui va bien. 

Mais, pour votre scénario, vous avez quand même inventé des passages…

Valérie Lemercier :  Ce film n’est pas un postiche. Guy-Claude, le mari d’Aline, n’a pas la voix de René Angelil. Et moi, même si je prends l’accent québécois, je n’ai pas voulu imiter la voix de Céline Dion. 

D’ailleurs, qui double la voix chantée d’Aline ?

Valérie Lemercier :  C’est Victoria Sio, vue notamment dans la comédie musicale Le Roi Soleil. Cela a été long et difficile de trouver la perle rare. On a sélectionné 50 chanteuses pour n’en retenir que quatre en dernière ligne droite. Victoria a le goût de l’amusement, une grande capacité de travail, et un bon accent anglais auquel on lui a fait ajouter une légère intonation québécoise. J’étais tout le temps en studio avec elle pour l’accompagner et l’encourager sur ce défi.

Parlons maintenant de votre ressemblance physique avec Céline Dion, dans le film, c’est épatant ! À certains moments, c’est même carrément troublant.

Valérie Lemercier :  Pour incarner Aline, j’avais d’autres dents, les oreilles décollées, j’ai fait beaucoup de sport pour affiner ma silhouette, j’ai changé de coupe de cheveux… 

Et côté personnalité, y a-t-il des ressemblances entre elle et vous ?

Valérie Lemercier :  Elle est plus battante que moi, elle sait twister le négatif en positif. Moi, je suis plus noire. Ceci dit, j’ai des points communs avec elle : j’ai passé 30 ans sur scène, j’ai joué 400 fois mon premier seule-en-scène, je connais les repas pris devant un miroir avant un spectacle, la pression du remplissage de salle, le sentiment de solitude en fin de soirée… Et chanter et faire des conneries sont mes passe-temps favoris !

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