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Côte Basque Madame N°30

Photos © Sébastien Minvielle

Sous les projecteurs

Kad Merad, son interview lors du chambre d’amour film festival à Anglet

Par Christine Vignau Balency

« Vous auriez dû faire le festival en été ! » rit d’emblée Kad Merad. Oui, en cette fin juillet, il fait frais, gris et venteux sur le toit-terrasse de l’Espace de l’Océan. Mais cela n’empêche absolument pas la bonne humeur de toute l’équipe du Chambre d’Amour Film Festival

« Vous auriez dû faire le festival en été ! » rit d’emblée Kad Merad. Oui, en cette fin juillet, il fait frais, gris et venteux sur le toit-terrasse de l’Espace de l’Océan à Anglet. Mais cela n’empêche absolument pas la bonne humeur de toute l’équipe du Chambre d’Amour Film Festival : François-Xavier Menou (directeur de Monciné), Richard Grandpierre (producteur des Tuche, Le Pacte des Loups…), Olivia Grandpierre (co-fondatrice du festival du making of de Toulouse) et Sandra Rudich (productrice audiovisuelle TV et cinéma).

Kad Merad, casquette vissée sur la tête, est venu présenter le film Un triomphe d’Emmanuel Courcol dans lequel il joue le rôle d’Étienne, un acteur en galère qui accepte d’animer un atelier théâtre en prison. Touché par le talent de comédien des détenus, il se met en tête de monter avec eux En attendant Godot de Samuel Beckett, sur une vraie scène de théâtre. Commence alors une formidable aventure humaine… inspirée d’une histoire vraie. Un film touchant, drôle, saisissant, en ce moment au cinéma.

Est-ce que vous connaissiez l’histoire avant qu’on vous propose le rôle ?

Pas du tout ! Cela s’est passé en Suède dans les années 1980. Emmanuel Courcol a adapté ce fait divers à notre époque et notre pays. Mais c’est une histoire vraie, c’est fou ! Quand on voit les vrais détenus et le vrai metteur en scène à la fin du film, c’est assez émouvant d’ailleurs.

Vous avez tout suite accepté le rôle ?

J’ai tout de suite aimé le script, le rôle, l’idée. Et puis le courant est très bien passé avec Emmanuel Courcol que je ne connaissais pas. C’est un très bon scénariste, qui a fait beaucoup de théâtre, beaucoup de films. J’avais vu son premier long métrage, Cessez-le-feu. J’ai eu confiance. J’ai pris le risque.

Vous connaissiez l’univers carcéral ?

Si j’ai déjà fait de la prison ? (rires) On a tourné plus d’une semaine au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin. On devait laisser nos portables et franchir un à un tous les portiques. Le protocole est très strict et l’ambiance troublante. Tous ces cris, ces bruits, ces insultes sont dans le film autant que dans la vraie vie. Quand on sortait de la prison le soir, sur le parking pourri en béton, on était content ! C’est limite si on n’embrassait pas les voitures. On ne peut pas imaginer ce qu’est la privation de liberté.

Est-ce que, comme ces détenus qui découvrent le théâtre grâce à Étienne, vous avez eu un mentor au théâtre ?

J’adore le théâtre. J’en ai fait beaucoup dans ma jeunesse. Et effectivement, j’ai rencontré une personne, Jacqueline Duc, de la Comédie française, qui n’avait pas de méthode d’apprentissage, mais elle m’a transmis sa passion. Ça m’a marqué… Quand on voit des comédiens au cinéma, on n’imagine pas le long apprentissage qu’il y a derrière. Or, ce n’est pas en claquant des doigts que tout arrive. Quand les jeunes me demandent un conseil, je leur réponds qu’il faut travailler, en chier un petit peu. Si le succès arrive du jour au lendemain, ce n’est pas bon signe. 

Pour faire écho aux premières scènes, si ce film était une fable, quelle en serait la moralité ?

L’évasion existe même dans la tête. L’évasion, c’est la culture. 

Un petit mot sur la côte basque ?

Je viens de temps en temps pour voir mon ami Richard Grandpierre. À vrai dire, j’ai davantage l’habitude de la Méditerranée, du bateau dans les calanques, de la nage dans les rochers. Là, c’est une autre histoire… Mais l’océan est bon pour la tête et la contemplation. Les gens sont sympathiques. On sent l’identité basque. Et, en tant qu’ancien rugbyman, j’aime ce pays de rugby, et les 3e mi-temps aussi !

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