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Magazine N°35

© Sébastien MINVIELLE

Interview

Jean-Paul Gaultier et le cinéma, un lien indéfectible

Par Sarah Di Bona

Jean-Paul Gaultier, évoque, par le biais d’extraits de films, ses souvenirs de cinéma, indissociables de son parcours de créateur.

Jean-Paul Gaultier et le cinéma, un lien indéfectible

Tout commence avec Falbalas de Jacques Becker. Ce film sera le révélateur de son envie de créer des spectacles, de faire des défilés et ultimement, d’en faire son métier. Selon JPG, « La mode est le prisme de la société et l’évolution de l’homme et de la femme en fait l’écho ». La preuve en est avec Et dieu créa la femme de Roger Vadim montrant une Brigitte Bardot libre, brutale et d’autant plus magnifique, en avance sur son temps. Plus tard, JPG a un choc visuel lorsqu’il assiste, à Londres, au spectacle du Rocky Horror Picture Show, en voyant le personnage principal exhiber sa virilité tout en portant des bas-résille. Comme le dit JPG : « La vraie liberté était de se foutre des convenances ». Il réalise son rêve de gosse en collaborant avec des réalisateurs comme Peter Greenaway ou Pedro Almodovar. La carrière de JPG montre un lien inconditionnel entre la mode et le cinéma. Et le cinéma l’anime, car il est le miroir de notre société. 

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INTERVIEW EXCLUSIVE

C’est à l’occasion de la 9ème édition du Festival du film international de Saint-Jean-de-Luz que Jean-Paul Gaultier, membre du jury cette année, a répondu à quelques-unes de nos questions.

Votre premier souvenir de cinéma ?

Falbalas de Jacques Becker avec Micheline Presle. Il m’a amené à la mode. Il y avait dans ce film la notion de spectacle, c’est la raison pour laquelle plus tard, j’ai fait des défilés spectacles. 


Votre première larme au cinéma ?

La Strada de Federico Fellini 

Qu’est-ce qui vous pousse à aller au cinéma : le réalisateur, l’acteur, le thème ?

C’est un tout. Un réalisateur comme Pedro Almodovar par exemple, ou un sujet qui m’interpelle. La réalisation compte beaucoup pour moi ainsi que l’image. 


Un réalisateur avec qui vous auriez aimé collaborer ?

À une époque, j’aurais bien aimé travailler avec Terry Gilliam pour son imaginaire, Les aventures du baron de Münchhausen par exemple. Federico Fellini pour sa démesure. Le film Satyricon m’a beaucoup inspiré. Mais aujourd‘hui, je n’ai plus envie de faire des costumes de film. Je préfère aller au cinéma et regarder. Je fais des costumes pour des spectacles maintenant. 

Quelle est la qualité requise pour être un bon membre du jury ? 

Des qualités que je n’ai pas (rire). Non, plus sérieusement, je crois qu’il faut être tout d’abord un passionné de cinéma. Il faut avoir quelques connaissances cinématographiques. J’aime le cinéma et il ne faut pas oublier que j’ai fait mon métier grâce à un film. Ce qui me touche, c’est le lien entre le cinéma et la mode car selon moi, on montre la société à travers cela. On est comme un miroir de ce qui se passe autour de soi. On doit être des canalisateurs de l’air du temps. Beaucoup de cinéastes ont des photos de mode comme inspiration d’ailleurs. La mode se nourrit du cinéma et le cinéma se nourrit de la mode, c’est une évidence. 

Y a-t-il une différence entre le Festival du film de Saint-Jean-de-Luz et le Festival de Cannes ? Est-ce que l’on prend son rôle de la même façon ?

C’est très différent. Tout d’abord, c’était la première fois à Cannes pour moi. Ici, ce n’est pas la première fois, et comme je vis ici la moitié de l’année et que j’adore le cinéma, je fréquente très souvent le Select. Je suis un peu jury à la maison. 

Quel est l’avenir du cinéma selon vous ?

Je ne suis pas devin mais il me semble qu’il y a des changements à faire. Si l’on veut que les gens se déplacent, il faudrait apporter quelque chose en plus, une réelle expérience quelle qu’elle soit. Pourquoi pas mélanger théâtre et cinéma par exemple ? 

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