Art

Côte Basque Madame N°34

©Encres Marine

Techniques artistiques anciennes

Ces femmes remettent au goût du jour des techniques artistiques anciennes

Par Alicia Muñoz

Elles ont comme point commun d’avoir opté pour un art ancestral auquel elles apportent leur touche personnelle. Rencontre avec quatre créatives passionnées installées sur la côte basque et landaise.

Les sérigraphies d’Encres Marine

ENCRESMARINE
©Dans les yeux d'Emilie

Marine Sengès a changé de vie en passant d’un métier de designer produit au sein d’agences d’architecture et de bureaux de styles de tendances à son métier de graphiste et de sérigraphiste à Seignosse, où elle habite depuis neuf ans. Elle découvre la sérigraphie et lance Encres Marine six ans plus tôt, à l’âge de 28 ans, après avoir identifié le manque de références aux lieux emblématiques des Landes dans l’artisanat local. Celle qui dit avoir un style très épuré avec des « traits très simples » veut alors renouer avec l’aspect manuel des arts créatifs. « Le travail sur l’ordinateur n’est pas forcément mon truc, je cherchais un rapport à la matière et j’ai apprécié le contact physique avec les racles et la toile. » Une technique de reproduction orientale, née en Chine durant la dynastie Song (960-1279), qu’elle a découverte lors d’un séjour à Montréal. 

Marine aime capturer dans ses dessins les identités locales fortes. Une ligne de paysage, un cabanon de plage, une bonne adresse, un végétal, un animal emblématique… Voilà ce qui inspire cette touche-à-tout qui, en plus d’exercer son art, apprécie rencontrer les autres, que ce soit lors du très riche marché d’Hossegor ou lors des ateliers sérigraphie qu’elle anime régulièrement dans son atelier.

Encres Marine : Moulin de Seignosse, 5 rue Léon Gambetta accueille le public tous les samedis matin. 

Instagram
@encres_marines

Site Internet :
etsy.com.ENCRESMARINES

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Julia Camuzeaux et les cyanotypes iodés

Julia Camuzeaux et les cyanotypes iodés
©Iode Cyanotypes

Océanographe de métier et originaire de Normandie, Julia Camuzeaux est passionnée de surf et d’apnée. C’est donc assez naturellement, au cours de ses voyages, que la jeune femme de 29 ans s’est initiée à la photo sous-marine. C’est plus récemment qu’elle découvre le cyanotype. Un nom quelque peu « barbare » pour désigner une technique de développement photo insolite caractérisée par ses tons bleu cyan et blancs. « Le procédé a été inventé en 1842 et c’est Anna Atkins, considérée comme la première femme photographe, qui l’a popularisé au XIXe siècle », explique Julia. Comme le faisait Anna Atkins, elle réalise des compositions à partir d’algues récoltées sur le littoral. Mais aussi, pour la touche plus moderne, à partir des négatifs de ses clichés sous-marins argentiques. 

Motifs favoris : les herbiers de la Baie des cochons (Cap du figuier), les algues rouges mais aussi les emblématiques hortensias du Pays basque qui, avec leurs teintes mordorées et vertes, reçoivent un accueil enthousiaste. « Ce qui fait la beauté de cette technique est qu’on ne sait jamais ce que va être le rendu. J’aime ce côté expérimental. Il y a beaucoup de loupés mais aussi des bonnes surprises, comme pour les hortensias ! », raconte celle qui a commencé chez elle, dans son salon et sa salle de bain, le procédé requérant une pièce sombre et un trempage dans l’eau. « La photo se révèle ensuite grâce aux UV, il faut ensuite laisser exposer ses clichés à l’extérieur, jusqu’à 24 heures », détaille la photographe.

Instagram :
@iode_cyanotypes

Site Internet :
etsy.com/fr/shop/IodeCyanotype

Les linogravures de Chick peak studios

Les linogravures de Chick peak studios
©Chick peak Studio

« Depuis que je suis toute petite, j’aime toucher à tous les arts plastiques » confie Clara Lagardère, qui a longtemps suivi des cours d’art au sein d’un atelier bordelais. Après une pause durant ses études, la jeune femme attendra de passer freelance dans le domaine du marketing digital pour se remettre au dessin. 

Biarrote d’adoption, elle a découvert cette technique ancestrale d’impression alors qu’elle visitait les Serres de la Milady. Après avoir visionné quelques vidéos, elle achète son premier kit de linogravure et se lance. Grande sportive, amoureuse de l’outdoor, Clara affectionne de dessiner des nus, des surfeuses essentiellement, mais aussi des paysages emblématiques d’ici. Ses dessins sont minimalistes pour un rendu volontairement épuré.

 

« Ce que j’aime dans la linogravure, c’est le processus d’impression qui dure plusieurs heures. Tant que tu n’as pas imprimé la première pièce, tu ne sais pas ce que ça va donner. » Laborieuse, la technique consiste à creuser des plaques de linoléum pour ensuite les imprimer à la main. « Il faut penser à le faire en miroir pour qu’à l’impression, il soit à l’endroit, l’erreur est impardonnable ! ». Après avoir encré le support, l’impression est ensuite faite à la main par l’entremise d’une presse à bille.

Clara dit également apprécier l’aspect écologique car, précise-t-elle, elle récupère des chutes de lino utilisé pour la maison. « De plus, c’est une matière naturelle faite en toile de jute imperméabilisée, d’huile de lin et de poudre de liège. »

Instagram
@chich.peak.studio

Site Internet :
claralagardere.fr

Marion Vallerin et la peinture sur soie

Marion Vallerin et la peinture sur soie
La Jare ©Marion Vallerin

Arrivée à Bayonne en 2020, Marion Vallerin, architecte de formation, apprécie la connexion à la nature que lui procure le Pays basque. Cette amoureuse de montagnes, rivières et ruisseaux ne peint pas pour autant les paysages d’ici sur ses carrés de soie, mais des paysages d’inspiration méditerranéenne aux couleurs vives. « Je puise mon inspiration dans les rêves que je fais et dont j’avais envie de peindre la sensation et l’ambiance. » Convaincue de l’existence d’une mémoire cellulaire ancestrale, elle aime l’idée de faire écho à des cultures immémoriales : « Des gens sont interpellés par mes peintures car ils ont l’impression d’avoir déjà vu ces scènes quelque part. Moi-même j’ai récemment découvert un lien avec les Minoens (NDLR : civilisation antique crétoise, désormais éteinte) », dit-elle.

 

Elle a découvert la peinture sur soie lors d’un atelier à Paris. Au départ, Marion travaille chez elle sur des petits formats. Elle expérimente durant plusieurs mois afin de dompter cette technique : « La soie est une matière qui permet un réel lâcher-prise en ce qu’elle requiert une minutie extrême ! ». Aujourd’hui, la jeune femme de 35 ans a renoncé à son métier d’architecte pour se consacrer à sa passion. Suite à la fermeture des Serres de la Milady, elle se consacre actuellement à un projet de studio collectif et prépare sa prochaine exposition collective, à l’ambassade de France à Rome.

Instagram : 
@ marion_vallerin

Site Internet :
marionvallerin.com

  • BANNIERE LATERALE 10 ANS
  • CBM ABONNEMENT 300X60 MAG 40-2

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