Art

Côte Basque Madame N°36

© Sébastien Minvielle

Portraits

David Crops, DJ Linoa, DJ Oskana Ces DJ qui font danser la côte basque !

Par Gaëlle Coudert

Ces trois DJ incontournables nous racontent comment ils font vibrer les foules.

Les défis permanents de David Crops / Moraze

« Enfant, je voulais être mécanicien sur les avions de chasse », confie le Luzien David Crops. Mais ça, c’était avant qu’il ne tombe amoureux de la musique électronique, découverte en arpentant les boîtes de nuit du Pays basque Sud. « Je suis sorti du Ku à Saint-Sébastien et j’ai dit à mes potes : un jour, je jouerai ici. » Deux ans plus tard, c’était le cas. À 20 ans à peine, un premier vinyle sous le bras, produit par le label de ses amis, DJ David Crops fait le tour des boîtes de nuit et y trouve sa place.

En vingt ans, il a « pu courir l’Europe » pour mixer dans des lieux d’exception, grâce notamment à sa résidence au Nassau Beach Club d’Ibiza. Ici, il mixe depuis dix-sept ans au Carré Coast, à Biarritz, où il est également responsable de la direction artistique. « J’ai un amour profond pour cet endroit, confie-t-il. L’énergie du Carré, je ne la trouve nulle part ailleurs. J’y suis fatalement rappelé. »

Depuis quatre ans, David Crops arbore un autre nom de scène : celui de Moraze. Une nouvelle identité qui lui a permis de proposer quelque chose de différent. « Nassau, c’est tellement devenu “the place to be”, que je n’avais plus l’image confidentielle qui me permettait d’accéder à la scène underground. » Avec Moraze, il retrouve ce milieu en proposant des compositions proches de la Melodic Techno Indie Dance.

À 40 ans, David Crops alias Moraze continue à suivre de près les tendances, à se faire « surprendre par la musique » et à tenter de « repousser les limites du public ». « C’est un jeu de séduction », s’amuse-t-il. Il compose actuellement depuis son studio du Boucau pour proposer dès cet été une nouvelle version du live de Moraze. « Je me retrouve à poil devant les gens, sans me cacher derrière un disque. Ça me manquait de me mettre un peu en danger », glisse-t-il.

Insta : davidcrops

© Sébastien Minvielle

Derrière les platines, Lucie devient DJ Linoa

Dans les lieux branchés de la côte, Lucie est plus connue sous le nom de Linoa, son nom de scène en tant que DJ. « C’est le nom d’un personnage de Final Fantasy VIII, un jeu vidéo auquel je jouais quand j’étais jeune. Et Linoa ça veut dire “lumière de la terre” en haïtien. Ça rejoint mon prénom Lucie, qui veut dire “qui est lumière”. J’aimais bien cette coïncidence », partage Lucie, le sourire aux lèvres. Sa lumière, elle la propage en musique depuis quelques années, aux Baigneuses, au Prima, au Carré Coast, au Social Bar, au café Miguel à Biarritz, chez Monsieur Mouette à Capbreton, à Jo&Joe ou au Cool In à Hossegor. Elle a joué au Biarritz Hall Music Festival, à la Rat’s Cup, et le 31 mars, à l’Ocean Fest.

Son style ? Des sets chill aux sonorités ethniques qui vont « crescendo », de la musique lente (organic house, deep oriental) à de la musique plus groovy (la house , afro house, puis tech-house). Depuis quatre ans, elle fait partie de la Little Family, un collectif de DJ de la côte landaise et des alentours.

Avant de parvenir à cette reconnaissance locale, Lucie a démarré doucement en parallèle de son métier d’éducatrice de jeunes enfants. De quelques dates isolées au départ, elle est passée à un rythme qui lui permet de vivre de la musique depuis environ deux ans. « Mon travail avec les enfants, c’était une vocation. Puis j’ai compris que j’avais aussi une utilité en tant que DJ, en permettant aux gens qui font d’autres métiers de se lâcher et de récupérer de bonnes vibes. Ce qui m’anime, c’est le rapport avec le public, c’est lui qui me donne de la bonne énergie. Avant j’en avais peur, aujourd’hui j’en ai besoin. »

La suite, Lucie l’imagine ici. « J’ai démarré tard et je ne suis pas musicienne mais mon petit objectif serait de m’essayer à la production musicale, confie-t-elle. Quand on compose, on est soi, c’est sa musique, sa sensibilité. » À suivre !

Insta : linoa__dj

© Mathilde Métairie

DJ Oskana sillonne la France  

« Je ne peux pas vivre une vie sans challenges », confie Vanessa, 33 ans, en détaillant son parcours atypique, d’étudiante aux Beaux-Arts à correspondante de presse, de guetteur sémaphorique au sein de la Marine nationale à coach sportif, de vendeuse à DJ, sous le nom d’Oskana !

« Depuis juin 2020, je me consacre pleinement à la musique. Et depuis que je me suis associée à mon booker en mars 2021, je mixe tous les week-ends », précise celle qui a toujours rêvé d’être derrière les platines. « Avant, ça me paraissait inaccessible », avoue-t-elle. Petit à petit, elle aiguise son style : électro, tech house, Electronic Dance Music, et surtout, big room, une variante électro plus engagée et énergique. « J’ai beaucoup travaillé pour y arriver », souligne la DJ, qui est aujourd’hui dans le top 15 français du classement DJane Top (meilleures DJ femmes).

Oskana mixe dans de nombreux clubs français (Le Passage Club à Vichy, l’Ibiza en Vendée, l’Insolite à Angers, l’Esmeralda à Toulouse, le Txikki by Milesker à Urrugne), a des résidences dans plusieurs radios et produit ses propres titres. Le dernier en date : Loose Stress, en featuring avec Nick Lorsan, en attendant le prochain, qui devrait sortir au printemps.

Insta : djoskana

© Camille Vechart

Leur meilleur souvenir de DJ

David Crops : « Quand j’ai mixé à la Street Parade à Zurich, avec un million de personnes au milieu de la ville. »

DJ Linoa : « L’été dernier, quand j’ai joué aux 5 ans de Jo&Joe à Hossegor, juste après un DJ reconnu, DJ Folamour. »

DJ Oskana : « Quand j’ai joué devant 2 500 personnes au warm-up du Summer break festival en partenariat avec Fun Radio en septembre 2022, après avoir remporté un contest DJ. »

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